Les jolis mots…
Je me suis débarrassé d’une bonne partie de ma jeunesse. Dans un village, tout se connaît. On traîne son passé derrière soi comme un chien tire des boîtes de conserve accrochées à sa queue. Impossible d’échapper à ce qu’on a été. Tous nos faits et gestes n’étaient pas en ligne, Dieu merci, mais ils étaient tout aussi fortement ancrés dans la mémoire des uns et des autres.
Quand on déménage, tout est mis en suspens. C’est stressant, mais du chaos surgissent de nouvelles possibilités. Personne, pas même vous, ne peut vous coincer avec ses vieilles idées.
Vous sortez de l’ornière. Vous avez la possibilité d’en creuser de nouvelles, de plus belles, avec des gens qui visent plus haut, plus loin et qui vous feront grandir.
Que tous ceux qui partaient avaient, et souhaitaient la même renaissance, tel le Phénix.
Il m’a semblé que c’était dans l’ordre naturel des choses. L’anonymat des villes me plaisait.
J’aimais échapper à l’étroitesse d’esprit et à la sinistrose des adolescents de mon village…
De l’époque des moissons jusqu’à Noël et du début du Carême jusqu’à Pâques, les rites religieux et les fêtes au Royaume Uni suivent le sillage des rites oubliés depuis très longtemps qui appartenaient aux Celtes, aux Germains, aux Romains. Inextricablement lié à ces coutumes sont les plats qui marquent les différentes fêtes de l’année.
Sur les cartes de Noël le rouge-gorge apparaît souvent. Il est avec le roitelet, un symbole de vie. C’est un oiseau sacré dont la gorge est devenue rouge au contact du sang du Christ sur la croix. Lorsque les anglais placent une branche de houx sur le Christmas Pudding, c’est pour se rappeler la couronne d’épines du Christ. Les baies rouges représentent son sang.
Le vieux Noël traditionnel existe toujours de l’autre côté de la manche. On boit des bols de lait de poule, du mulled wine ou cider, du vin de gingembre, on déguste de l’oie rôtie arrosée de Gravy, ou de la dinde et jambon rôti accompagnés de légumes de saison, du stuffing…, le pouding de Noël aux fruits confits, avec un verre de Porto, des noix et les minces pies (tartelettes à la graisse de bœuf et aux fruits rouges) dont je raffole tant. Nous sortons de table le ventre plein, et sommes totalement rassasiés.
Pour accompagner ce festin gargantuesque qui s’annonce, Jamie propose un chou rouge braisé bougrement appétissant.
Le chou rouge est revenu dans le lard fondu du bacon. Il y ajoute du sucre naturel avec des pruneaux, des pommes, et du jus de mandarine, de l’acidité avec du vinaigre balsamique, parfume le tout de graines de fenouil et de romarin… Vous n’avez plus vraiment l’impression de consommer du chou…
Ingrédients pour 10 personnes
Temps : 20 minutes de préparation + 30 minutes de cuisson
5 tranches de bacon, coupées en lamelles
1 c à soupe d’huile d’olive
3 tiges de romarin frais
2 c à café de graines de fenouil
6 pruneaux dénoyautés, trempés dans un bol d’eau
1 chou rouge, ciselé
2 pommes bios, coupées en dés
Sel et poivre
9 c à soupe de vinaigre balsamique
Jus d’une mandarine
25 g de beurre doux
- Chauffer une grande poêle sur feu moyen.
- Ajouter les lamelles de bacon puis l’huile d’olive. Laisser fondre le lard du bacon.
- Dès qu’il est doré, ajouter quelques brins de romarin.
- Laisser revenir quelques instants et transférer à l’aide d’une écumoire le bacon et le romarin dans un bol, en laissant bien le gras fondu dans la poêle.
- Ajouter une noix de beurre et les graines de fenouil.
- Transférer les pruneaux égouttés et le chou rouge ciselé.
- Ajouter les dés de pommes. Saler et poivrer.
- Remuer puis verser le vinaigre balsamique.
- Couvrir la poêle et laisser mijoter pendant 25 à 40 minutes environ seulement votre goût, à feu doux . Remuer de temps en temps.
- Ajouter du beurre et le jus de clémentine.
Transférer le chou braisé dans un plat de service. Ajouter un brin de romarin et les lamelles de bacon réservées. Servir immédiatement.
7 Comments
quelle belle façon de cuisiner le chou rouge, je note!!! bisous
Une jolie introduction, mais aussi une très jolie histoire des us et coutumes gustative ou pas de Noël.
Jamie à bien souvent de belles idées et celle-ci en fait partie, je met de côté ta recette pour un prochain essai.
Belle journée à toi Hélène, bises
Marie
Cette recette donne envie ! Le chou braisé est toujours savoureux.
Je tenterais bien une version végétale !
Très beau et touchant ton introduction d’article. Et ce chou semble tout simplement merveilleux! Bref on est loin du chou ennuyeux 😛
Puis-je le préparer la veille?
Oui sans soucis.