Premier arrêt à 25 km au sud-ouest de la Capitale : Le palais de barbe bleu. La visite vaut le détour si vous êtes passionnés d’histoire et de beaux palais. On peut facilement y passer la journée.
Pour la petite histoire, le palais fut construit au XVIe. C’était la résidence du cardinal Wolsey, archevêque d’York et ministre d’Henry VIII. Le roi, fou de jalousie, lui confisqua.
Nous sommes accueillis par le fantôme d‘Anne Boleyn
On commencera la visite par les cuisines… Grand moment d’euphorie pour la passionnée de cuisine que je suis.
Retour à l’époque Tudor
Les cuisines Tudor à Hampton Court Palace sont célèbres dans le monde entier pour être celles du roi Henry VIII. Elles ont été utilisées pendant plus de deux cents ans, alimentant les tables des Tudors, des Stuart et des rois George.
Henry VIII a étendu les cuisines en 1529 pour nourrir les membres de sa cour : deux repas par jour pour au moins 800 personnes. Les cuisines comprenaient 55 pièces sur 280 m² et employaient plus de 200 personnes.
Sous le règne d’Elizabeth I révèlent la quantité de viande cuisinée dans les cuisines sur un an. Impressionnant : 1240 bœufs, 8 200 moutons, 2330 biches, 760 veaux, 1870 porcs et 53 sangliers.
La viande à chaque repas
La viande rôtie était servie aux aristocrates. Le commun des mortels se contentait de viande bouillie. Les desserts et confiseries étaient préparés également pour les membres les plus importants de la cour.
À l’époque Tudor, les cuisines étaient construites loin des salles à manger en raison du risque d’incendie. Elles étaient situées côté nord du palais.
La cuisine principale était équipée de six immenses cheminées à broche. Il n’en reste cependant plus qu’une seule. Elle est grandiose.
Les ragoûts étaient bouillis dans un récipient en cuivre d’une capacité de 350 litres (75 gallons).
Le château disposait de trois caves : une cave à vin, une cave privée réservée au roi et une cave à bière (plus de 2,8 millions de litres de bière consommée sur une année).
La cuisine Tudor
Cette période fut d’une grande créativité dans bien des domaines. En cuisine, le changement fut plus lent. Le pain, la viande, les poissons, les potages et le vin ont continué à constituer la base des repas. Les gens évitaient toujours les fruits et les légumes non cuits, croyant qu’ils transmettaient des maladies, surtout depuis la peste de 1569.
Alimentation à l’époque Tudor
Les riches avaient tout de même accès à des ingrédients alternatifs. Les explorations vers le nouveau monde ont apporté toutes sortes de plats exotiques. Les conquêtes espagnoles en Amérique du Sud ont conduit à l’introduction de la pomme de terre, de la tomate et du haricot. D’autres nouveaux ingrédients du Nouveau Monde inclus le maïs, le chocolat, les arachides, la vanille, l’ananas, les haricots verts, les poivrons rouges et verts, des dindes et le tapioca. Oranges et citrons, coings, abricots et melons ont été importés d’Europe du Sud, et cultivés dans les jardins de riches propriétaires.
Les Anglais avaient une forte attirance pour le sucre. Outre la confection des desserts, il était utilisé pour conserver les fruits et la concoction de remèdes. Le sucre était encore un ingrédient coûteux, donc consommé principalement par les riches. Conséquence, les plus riches avaient des dents pourries.
Le pudding désignait à cette époque un aliment cuit dans un boyau d’animal comme le back pudding et la saucisse. Au XVIIᵉ siècle, les cuisiniers conserveront cette technique pour la cuisson des gâteaux en remplaçant l’intestin par des bols. De nos jours, le mot pudding désigne l’ensemble des desserts.
Le poisson était consommé par les riches et les pauvres. Des lois indiquaient à la population les jours où ils devaient manger du poisson à la place de la viande. C’était pour des raisons religieuses, mais également pour soutenir l’industrie de la pêche. Dans les zones côtières, les gens mangeaient du hareng, du maquereau et de la morue. Les Anglais vivant près d’une rivière pouvaient se nourrir de poisson frais comme l’anguille, le brochet, la perche, la truite, l’esturgeon, le gardon et le saumon. Sinon, on pouvait compter sur le poisson séché ou salé.
Conservation des aliments
Les seuls moyens de conserver la viande ou le poisson étaient de les fumer ou les saler. Les Anglais mangeaient de la viande fraîche l’été. Les animaux étaient tués à l’automne puis, la viande était placée dans des fûts de sel qui supprimaient l’humidité et empêchaient la croissance des bactéries. Le poisson était préservé de la même façon.
Les épices et les sauces avaient beaucoup d’importance dans la cuisine Tudor. Ils cachaient le goût de la viande salée ou fade. C’était un signe de richesse. Le poisson salé et la viande étaient cuits dans du vin, avec des groseilles et d’autres ingrédients exotiques.
Les boissons
Les Anglais buvaient principalement de la bière. À cette époque, le houblon était utilisé pour conserver la boisson. L’eau, en particulier dans les villes, était contaminée par des eaux usées et polluées. Les plus riches pouvaient s’offrir du vin. Le cidre était aussi une des boissons populaires de l’époque.
Les couverts
Les assiettes à pain (trenchers) furent remplacées par des plaques en bois ou en étain. Ces plaques étaient fabriquées à partir d’un carré de bois ou d’étain, avec un creux rond peu profond dans le milieu. Les nobles aimaient à montrer leur or et leurs plaques d’argent. Les classes moyennes avaient des bols en étain, et les pauvres en bois as usual.
Ils mangeaient avec des couteaux, des cuillères ou leurs doigts. Les fourchettes ont été introduites en Italie sous le règne de Henry VIII, mais étaient utilisées principalement pour servir les plats. Lorsque vous mangiez à la table du roi, vous étiez censés respecter certaines règles de politesse : Ne pas finir votre assiette, les restes étaient réservés aux pauvres.
Des fêtes et des banquets grandioses permettaient aux aristocrates d’afficher leur richesse. C’était un symbole de statut social. Les riches mangeaient au moins trois repas par jour. Quelques livres de cuisine ont été publiés à cette époque, mais sans mesure ni temps de cuisson.
Le Palace, la visite continue
On poursuit la visite par la grande salle. Une vue à couper le souffle. On admire un plafond au bois sculpté et des tapisseries flamandes racontant l’histoire d’Abraham.
Le palais baroque
Les jardins à l’anglaise
Les jardiniers se sont inspirés des jardins de Le Nôtre à Versailles. Je me suis cru un instant dans Alice au Pays des merveilles.
Vous pouvez également vous perdre dans le plus ancien labyrinthe, construit pour Guillaume III.
Hampton Court Palace
East Molesey
Surrey
KT8 9A
http://www.hrp.org.uk30 minutes en train de la gare de Waterloo
20 minutes depuis Wimbledon
15 Comments
1000000 mercis pour la visite! À chacun de nos séjours on se promet d’y aller, puis en quittant Londres pour la campagne, comme ça nous « rallongerait »… on remet à la prochaine traversée de l’océan…
Tu me confirmes qu’on rate quelque chose!
L’été prochain 😉
http://www.lavielabouffelereste.blogspot.com
Très belle visite pour ce beau monument historique… grandiose.
Je me doute que le temps de visite ne doit pas se compter, on ne doit pas voir l’heure passer. Très beaux jardins d’inspiration à la française?
Bon retour Hélène, pour moi bientôt le départ.
Marie
Marie à mon tour je vous souhaite d’excellentes vacances.
Merci pour cette belle visite guidée ! j’ai adoré ce voyage culinaire dans le passé !!!
http://lesdelicesdereinefeuille.blogspot.fr/
Comme j’aime les beaux châteaux, la cuisine et le jardin d’Alice, je suis aux anges !!!!!!!!!!!!!! superbe …. merci ♥
http://alheureduthe.blogspot.com
Merci pour ce fabuleux billet!
Lou
http://augredumarche.blogspot.ca/
Magnifique reportage, superbes photos. Vite, vite, vite il faut y aller voir. les cuisines sont éblouissantes, les tailles des récipients stupéfiantes, les quantités cuisinées colossales. Difficile de se faire une idée de la vie de cette cour. MERCI !
Merci Marie-Paule. Je ne regrette pas le détour. Bonne soirée
Merci pour ce passionnant reportage sur la cuisine à la cour des Tudor
Je n’ai pas eu l’occasion de visiter Hampton Court lorsque j’étais à Londres, dommage ça a l’air magnifique!
Bonne journée 🙂
http://riricuisine.canalblog.com/
Il s’en vend partout, de toutes les sortes au Québec. Il s’agit d’une boisson qui reste populaire malgré les générations qui passent.
Par contre, je n’ai jamais pensé en fabriquer. Bon, cela ne me semble pas très compliqué. Reste à voir si je m’y risquerai! 😉
Bon, je viens de découvrir le bon endroit où loger mes commentaires. Le précédent concernait la préparation de boisson au gingembre… désolé.
Quant à ce que tu nous racontes à propos de la cuisine Tudor, c’est bien instructif.
Je constate qu’à la suite de l’ère de la colonisation anglaise dans mon pays, la cuisson de la viande bouillie s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. La viande rôti à la poêle a plutôt commencé à l’époque des cuisinières électriques, aux environs des années 50. Intéressant.
Bisous
Anne
Ville de Québec
c’est casse tête les commentaires sur WordPress. j’abandonne souvent… La visite du Palace était passionnante même mes filles ont aimé, c’est pour dire.
Jamis visité celui-là … Il le faudrait, pourtant, vu ce que tu nous montres … Tu as déjà vu la série de la BBC Royal Upstairs Downstairs, dans laquelle on visite à chaque épisode un château visité lui aussi au XIX eme siècle par la reine Victoria. Passionnant, dan s le même genre. Surtout la partie de l’émission conscrée aux « Downstairs » … Regarde ce lien-là … http://en.wikipedia.org/wiki/Royal_Upstairs_Downstairs
Splendide ce chateau, et les jardins aussi. J’ai toujours aime les reconstitutions de cuisines anciennes, va savoir pourquoi (celle de la maison de Leonard de Vinci au Clos Luce par exemple, ou celle des hospices de Beaune) – mais celle-ci semble vraiment exceptionnellement interessante.